Fête macabre ancrée dans le folklore mexicain, le Jour des Morts est aussi captivant par ses traditions que par les scènes qui en ont fait un phénomène mondial.
"Ce soir, c'est le moment où les âmes des morts peuvent rendre visite aux vivants, et elles sont accueillies avec des cadeaux et des offrandes", a déclaré Ruben alors que nous marchions parmi les tombes jonchées de fleurs, nos torches illuminant les tombes où les familles étaient venues rendre visite à leurs proches, apportant des guitares et des bouteilles de mezcal puissant avec elles pour un pique-nique macabre. Nous nous trouvions dans le cimetière d'Oaxaca, éclairé à la bougie, le 2 novembre, jour de la fête des morts. À l'extérieur du paisible cimetière, un défilé coloré de musiciens et de squelettes virevoltait et jouait de la maraca dans les rues de la ville.
Un événement incroyablement coloré qui se déroule au rythme des groupes de mariachis.
Le Dia de Muertos est difficile à définir. Il ne s'agit pas tout à fait d'une fête, même si elle en a toutes les caractéristiques. Il s'agit plutôt d'honorer les êtres chers disparus le jour où le rideau entre le monde des vivants et celui des morts devient élastique. Et comme toute fête mexicaine, c'est une occasion incroyablement colorée qui se déroule au rythme des mariachis.
Je suis arrivée à Mexico une semaine avant le jour des morts, et les préparatifs battaient leur plein. Des drapeaux aux couleurs de l'arc-en-ciel représentant des crânes souriants coiffés de sombreros flottaient dans les rues, et sur les marchés animés, les habitants s'approvisionnaient en pan de muerto (pain du mort) épicé à la cannelle, au centre duquel est cuite une effroyable petite tête de poupée en sucre. D'autres étals vendaient des crânes en bonbons délicieusement décorés et des jarres en terre remplies de pulque, une ancienne (et puissante) liqueur d'agave, et d'autres encore faisaient un commerce florissant de gros bouquets de soucis aztèques orange-potiron, dont l'odeur sucrée est censée guider les morts vers leur maison.
J'ai pris mon VTT et j'ai fui l'agitation de la ville pour les montagnes de la Sierra Norte. Sur les hauteurs de la ville d'Oaxaca, d'anciennes pistes sillonnent les forêts de nuages, reliant des villages de montagne isolés où le brouillard froid enveloppe de petites cabanes en rondins - loin du soleil et de la chaleur des vallées en contrebas. Ces collines sont le paradis des vététistes, avec des kilomètres et des kilomètres de pistes forestières et de descentes vertigineuses.
Le matin du Dia de Muertos, mon guide, Ruben, m'a réveillé à quatre heures du matin et nous sommes montés sur un pic élevé pour regarder le soleil se lever, sa lumière peignant d'un rose crépusculaire les cimes des pins qui émergent des nuages de guimauve au-dessous de nous.
Dans l'entrée de chaque maison aux couleurs pastel, des bougies scintillaient sur des autels ornés d'œillets d'Inde.
Nous sommes redescendus dans la vallée à temps pour découvrir que les célébrations à Mexico n'étaient rien comparées aux festivités qui avaient envahi la ville coloniale d'Oaxaca. À l'entrée de chaque maison aux couleurs pastel, des bougies scintillaient sur des autels ornés d'œillets d'Inde. Lorsque la nuit tombait et que les familles revenaient du cimetière, la fête commençait pour de bon. Les marchés de rue, très animés, proposent des épis de maïs chauds, des tamales frais et des chocolats épicés. Les musiciens menaient de longs défilés de danseurs sur les pavés, les femmes étant vêtues de magnifiques huipiles brodés, la tunique mexicaine traditionnelle, portée avec une jupe fluide et des fleurs empilées dans les cheveux. Malgré mes jambes de cycliste fatiguées, il m'a été impossible de résister au rythme des tambours et à l'envie de me joindre à la danse effrayante.
Sian est une journaliste indépendante spécialisée dans les voyages et les activités de plein air et rédactrice en chef de The Girl Outdoors. Elleadore s'évader dans des endroits sauvages.
Images : Reportage : Fer Gomez ; Toutes les autres : Sian Lewis
